Minority Report

 

Un film de Steven Spielberg

 

D’après une nouvelle de Philip K. Dick

 

Avec Tom Cruise, Colin Farrell, Max von Sydow, Samantha Morton…

 

L’œuvre de l’écrivain Philip K.Dick a été adaptée de nombreuses fois au cinéma (Blade Runner, Total Recall…), et Spielberg a choisi d’adapter une nouvelle audacieuse et palpitante.

 

Dans le monde de 2050, à Washington, les meurtriers sont arrêtés avant de commettre leurs forfaits, grâce aux visions de trois êtres, les pre-cogs, et l’unité de police Pre-crime, véritable succès et révolution.

 

Un système apparemment infaillible jusqu’à le chef de l’unité Pre-Crime, John Anderton, se voit lui-même accusé du meurtre d’un homme qu’il ne connaît pas.

 

Comme souvent dans les films de Spielberg, la fuite est au centre de l’intrigue, ici la fuite du héros face à un système qui semble parfait mais dont les failles vont se retourner contre lui.

 

Avec Minority Report, Spielberg renoue avec la science fiction et met en scène un film haletant, lumineux, solide et inspiré. Les effets spéciaux sont extrêmement réussis et apportent à l’imaginaire de K. Dick un visuel saisissant et un fond très imaginatif du futur.
L’intrigue elle-même est réaliste et pose la question de l’omniscience de l’homme et de sa crainte permanente du futur et de la mort.

 

Spielberg, très en forme, met en scène avec brio cette poursuite d’un homme traqué par le système. Il évoque une fois de plus l’enfance meurtrie avec la perte de l’enfant, la vie volée des pre-cogs, « instruments » du système et l’humanité qui n’existe plus, piégée par la technologie, par le virtuel. Des thèmes qui lui sont chers et qu’il maîtrise à la perfection.

 

Tom Cruise incarne John Anderton et est convaincant dans ce rôle. A ses côtés on retrouve Colin Farrell, nouveau venu qui va essayer de mettre la main sur Anderton, Max von Sydow, créateur du système Pre-Crime, gardien de ses secrets et mentor de John, et enfin Samantha Morton, qui incarne Agatha, la plus douée des trois pre-cogs.

 

Une histoire menée tambour battant, qui ne souffre pas de baisse de rythme. Extrêmement maîtrisée dans sa réalisation, sa musique et son interprétation, Minority Report est un film très réussi qui pourtant laisse un goût d’inachevé, celui de son manque d’humanité et d’émotion.

 

Un film qui se laisse suivre avec plaisir mais qui n’emballe pas au final.

 

Arnaud Meunier

25/02/2006